La précarité énergétique en Guadeloupe, une approche socio-anthropologique pour une définition de la précarité énergétique en milieu tropical

OREC Guadeloupe, Janvier 2018

Mardi 30 janvier 2018, par RAPPEL2 // En Europe et ailleurs

Cette publication présente les résultats d’une étude sur la précarité énergétique en Guadeloupe menée au premier semestre 2017.

Il ressort en premier lieu que l’impact énergétique sur le budget des ménages en Guadeloupe doit se penser dans l’articulation entre les dépenses d’énergie domestique et celles liées à la mobilité. Les frais liés aux véhicules personnels représentant une part importante du budget des ménages, notamment pour les personnes travaillant en dehors de leur commune de résidence, dans un contexte où l’usage d’un véhicule individuel coûte nettement plus cher que dans l’hexagone.

Par ailleurs, les équipements qui représentent la plus grande part des consommations d’énergie domestique en Guadeloupe, à savoir les climatiseurs et les chauffe-eau, peuvent représenter des dépenses affectant les ménages les plus fragiles économiquement. Certains foyers dépourvus de climatiseurs et de chauffe-eau électrique font cependant face à des factures d’électricité élevées. Sont en cause des équipements vieillissants mais également des pratiques pouvant être énergivores et une mauvaise connaissance technique des appareils utilisés.

Les appareils de froid, très présents chez les ménages enquêtés, souvent énergivores et donnant lieu à des comportements inadaptés, ils représentent des dépenses financières élevées que les individus ont du mal à appréhender, ce type d’appareil étant intégré au mobilier du logement et n’ayant pas vocation à être manipulé ou éteint.

Deux autres dimensions ont été intégrées à cette étude : le rapport aux institutions et les problèmes de sécurité et d’insalubrité.
En effet, il existe un fossé entre les ménages les plus fragiles et les institutions, entretenu par une certaine méfiance et une incompréhension du langage administratif entraînant une mauvaise perception de l’information. Cette barrière rend d’autant plus nécessaire un dialogue prenant en compte les spécificités du public visé afin de rendre les politiques publiques relatives à la précarité énergétique les plus efficaces possible.
Enfin, les nombreuses installations électriques vieillissantes, « faites maison » et/ou pas aux normes entraînent des risques de sécurité et d’insalubrité.

Dans un contexte climatique où la précarité énergétique ne peut pas se définir sur la base de la restriction du chauffage, de la sensation de froid et des conséquences sanitaires qui en découlent, d’autres problématiques liées à l’intégrité de la personne ont néanmoins émergé et doivent être prises en considération dans la définition de la précarité énergétique en milieu tropical.

Lire l’étude :

Précarité énergétique en Guadeloupe
OREC, janvier 2018