Sensibilisation des acteurs institutionnels à une approche élargie de la précarité énergétique

PratiCités, juillet 2012

Vendredi 21 décembre 2012, par RAPPEL1 // Consultation PREBAT 2007 "Réduction de la précarité énergétique"

Un projet présenté par la s.a.s. PratiCité, sous la responsabilité de Denis Caraire, urbaniste, avait été lauréat dans le cadre de l’appel à projets PREBAT "Réduire la précarité énergétique" lancé par le PUCA, l’ANAH, et l’ADEME.

Le travail dans le cadre de cette recherche intitulée "sensibilisation des acteurs institutionnels à une approche élargie de la précarité énergétique" est aujourd’hui arrivé à son terme.

On peut télécharger le rapport final de PratiCité, toujours fortement d’actualité, ainsi que sa synthèse, sur le site du PUCA.

Les objectifs de l’étude :

Fournir un outil de référence et de réflexion à destination des acteurs institutionnels engagés dans des démarches de lutte contre la précarité énergétique en apportant des informations issus de rencontres avec une centaine de ménages et de l’analyse de leur budget, de leur logement, de leur "itinéraire énergie", de leurs déplacements, de leur vécu, et de leur opinion citoyenne sur la précarité énergétique et le discours public sur l’énergie et l’environnement. Plus précisément, l’approche élargie porte sur :

  • La prise en compte des spécificités des ménages non consommateurs ou très peu consommateurs dans les dispositifs d’accompagnement
  • La prise en compte des spécificités des propriétaires et des ménages accédants à la propriété
  • La promotion de l’analyse budgétaire globale du ménage pour mieux situer la place du budget énergie et vérifier si la perspective d’économies d’énergie est un levier
  • La mise en évidence qu’en termes budgétaires comme en termes d’émissions de gaz à effet de serre, l’élément le plus déterminant pour la moitié des ménages de notre échantillon est l’automobile et son usage.
  • La prise en compte des raisonnements et des attitudes des ménages en situation de précarité pour mieux programmer les actions sur les usages.

Les principaux enseignements à retenir :

- Caractérisation d’une variété de précarités et de précaires, propre à contribuer à la programmation et à l’évaluation des actions de terrains (quels publics touchés, quelles formes de précarité accompagnées) ;
- La forêt des précarités énergie existe à côté de l’arbre FSL énergie.
- Dans de nombreux cas, l’accompagnement budgétaire peut s’avérer plus utile que l’apport du thermicien (renégociation des priorités, travail sur les usages, renégociation des contrats). Il est plus facile de gagner 50€ par an sur son abonnement électrique que 35€ en éteignant les veilles… Au-delà, la question du mode de facturation est une clé : pour de nombreux ménages enquêtés, la maîtrise, c’est payer à l’avance une quantité connue. Plutôt ne pas utiliser l’électricité que d’avoir une surprise à l’arrivée.
- L’inégalité des ménages quant au coût de l’eau, avec de gros impacts sur les petits budgets.
- La question de l’automobile : dans de nombreux cas étudiés, il est peut-être plus productif de contribuer à traiter la question des déplacements que de contribuer à l’isolation du logement.
- La nécessaire valorisation des usages propres aux ménages : à l’opposé d’une approche "coloniale" ou des techniciens sachants expliquent aux ménages comment vivre, des pistes existent pour une formation des ménages précaires par eux même, au regard de la variété et de l’ingéniosité des stratégies mises en œuvres par les plus pauvres
- La question clé du thermostat et de la température de consigne : la mesure de la température du logement reste l’exception. L’ergonomie des thermostats programmable ne permet pas leur utilisation par les personnes.
- Le moteur insoupçonné que constitue le souci environnemental des plus démunis : le souci de préserver la planète est souvent un meilleur point d’entrée que les questions d’économie d’énergie, y compris pour des ménages en situation critique.