24ème rapport annuel sur l’état du mal logement en France

Publié le 27 février 2019
Source : Fondation Abbé Pierre, 2019


Le 24ème rapport annuel sur l’état du mal-logement en France a été présenté le 1er février 2019 par la Fondation Abbé Pierre.

  • Dans son premier cahier « Aux portes de la rue », le rapport propose d’analyser le parcours des personnes subissant chaque année des fins de prise en charge par des institutions sans solution de logement à leur sortie.

Soulignant l’ambition du plan national de lutte contre la pauvreté, la Fondation Abbé Pierre déplore que le logement en soit absent « alors que les dépenses contraintes […] ne cessent de s’alourdir et pèsent de plus en plus sur les ménages modestes (ils y consacrent 40 % de leur budget) et pauvres (60 % de leur budget) » et que la politique économique et fiscale actuelle tendrait plutôt à accentuer la pauvreté.

Le 3ème cahier revient également sur l’ambition nécessaire du plan Logement d’Abord dans un contexte de fragilisation de du secteur HLM.

Enfin, il questionne sur les réponses qui sont apportées en matière de précarité énergétique, en précisant entre autres que « le mouvement des gilets jaunes a placé en haut de l’agenda la vulnérabilité énergétique des classes populaires et moyennes […].Avec près de 1 800 euros de dépenses de chauffage par an en moyenne, la mauvaise performance énergétique du parc de logements français provoque un problème de pouvoir d’achat, mais aussi un manque de confort, avec une hausse continue de la sensation de froid des ménages. »
« Mais le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure de ces enjeux [puisque] le plan du gouvernement n’affiche plus qu’un objectif de rénovation des 1,5 million de passoires ‘‘appartenant à des propriétaires occupants modestes’’, sans mentionner celles — très nombreuses — occupées par des locataires. »
« Cela ne signifie pas que rien n’est fait, puisque le budget de l’Anah est en hausse, de même que le nombre de logements rénovés dans le cadre de son programme « Habiter Mieux » (environ 62 000 en 2018 contre 52 000 en 2017). Le gouvernement a aussi annoncé que le crédit d’impôt transition écologique serait transformé en prime pour les plus modestes et ouvert aux bailleurs privés [et un chèque énergie augmenté et élargi]. Mais les dispositifs peinent toujours à monter en puissance, faute de stabilité, de lisibilité, de financements accrus et surtout faute d’accompagnement humain dans le dédale des travaux et des aides existantes. »

Et parmi les pistes d’actions d’améliorations proposées : « […] accélérer la transition écologique, en réattribuant toutes les ressources générées par la fiscalité carbone aux plus pauvres et modestes et profiter de cette occasion historique pour lancer le grand chantier de rénovation des 7 millions de passoires énergétiques. »

  • Le dernier cahier présente les chiffres du mal-logement : 12 millions sont fragilisées par rapport au logement. Parmi elles :
    - les personnes en situation d’effort financier excessif (près de 6 millions),
    - les personnes modestes en situation de surpeuplement modéré,
    - les personnes modestes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité énergétique (près de 4 millions),
    - les locataires en impayés de loyer ou de charges ou propriétaires occupants un logement dans une copropriété en difficulté.

Consulter le rapport complet ou sa synthèse.

Consulter également la synthèse du « questions-réponses » auquel s’est prêté Julien Denormandie (ministre chargé de la Ville et du Logement) lors de la présentation du rapport, sur le site du Groupe Caisse des Dépôts. Il est question notamment de la rénovation des passoires thermiques et de la mise en place de plans territoriaux de lutte contre l’habitat indigne prévus pour avril 2019.