Confinement : pas d’augmentation des consommations d’énergie ?

Publié le 1 mai 2020
Source : CEDER, Perrine Dyon, 1er avril 2020


C’est l’une des surprises de la période de confinement que subit la France depuis plus d’un mois. Les ménages français ne consomment pas plus de gaz ou d’électricité qu’en temps normal pour se chauffer, alors qu’une grande majorité est cloîtrée à domicile 7j/7 et h 24.

C’est ce que souligne Edouard Sauvage, directeur général du réseau de distribution GRDF : « Pour les particuliers, les volumes sont à peu près stables, à données climatiques comparables. » Ces éléments ont été confirmés par Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique qui en conclue l’existence de leviers de réduction des consommations : « [Cette stabilité des consommations en période de confinement ] signifie qu’en temps normal, le chauffage fonctionne y compris lorsque les habitants ne sont pas à leur domicile. »

Concernant les consommations d’électricité, certains petits fournisseurs ont fait le même constat. « Alors qu’on aurait pu s’attendre à une forte hausse des consommations domestiques de l’électricité, on assiste plutôt à une diminution globale : environ 11 % en moins entre la première semaine de mars (avant le confinement) et la dernière semaine de mars (pendant le confinement), semaines qui ont eu des températures comparables » , explique le site Wivaldy qui a passé au crible les consommations des 10 000 abonnés à son service d’optimisation de factures d’électricité. Les raisons évoquées seraient notamment l’exode des parisiens vers leurs maisons de campagne ainsi que les regroupements familiaux. Ces éléments sont cependant à considérer avec précaution comme le souligne la cofondatrice de Wivaldy : « Cette baisse de consommation ne veut pas dire qu’au niveau national, les ménages confinés consomment moins, nous avons surtout des résidences principales dans notre échantillon. »

Et RTE anticipe en effet une légère hausse de la consommation domestique. Contrairement aux idées reçues, l’usage d’Internet à la maison avec le télétravail ne serait pas responsable de cette surconsommation. « La majorité des salariés en télétravail utilisent le wi-fi, qui consomme peu, et l’utilisation de la 4G – beaucoup plus énergivore – est restée limitée« , estime RTE, qui rappelle par ailleurs que les plateformes de vidéos à la demande ont rapidement réduit la qualité de leurs vidéos et donc les débits associés.

Il sera dans tous les cas important de suivre l’évolution des consommations des ménages, particulièrement pour les plus modestes qui pourraient basculer dans des situations d’impayés lors de la sortie de la trêve hivernale le 31 mai prochain.

Source : Perrine Dyon, CEDER