État de la pauvreté en France 2022 – Rapport du Secours Catholique-Caritas France

Publié le 12 décembre 2022
Source : Secours Catholique, novembre 2022


Chaque année, le Secours Catholique propose une image de l’état de la pauvreté en France à travers le prisme des personnes qu’il accueille. 491 200 adultes et 447 400 enfants ont été accompagnés.

Deux ans après le début de la crise, 48 % des ménages rencontrés se retrouvent dans l’incapacité de couvrir leur dépense alimentaire quotidienne (+ 3 points en deux ans).

Particulièrement exposés à l’inflation, les ménages les plus modestes ont des budgets tellement contraints que la moindre hausse des dépenses d’alimentation ou d’énergie les fait basculer dans le rouge.

Privations quotidiennes. Absence totale de marge de manœuvre.

Les frais liés au logement absorbent plus de la moitié des ressources perçues par les ménages rencontrés par l’association. Logiquement, le loyer et l’énergie sont donc les deux principaux postes d’impayés (respectivement 40 % et 39 % des ménages en impayés) en 2021. Et les demandes d’aide au paiement du loyer, des factures d’énergie ou d’eau sont en augmentation (+ 2 points en un an). Ces ménages vivent de nombreuses privations dans l’alimentation, la qualité et le confort des logements, les déplacements, etc.

« Quand l’équilibre du budget tient à 10 € près, aucune marge n’existe. »

Le Secours Catholique estime que « la moitié des ménages étudiés » disposent de moins de 5 euros par jour et par personne de « reste pour vivre » une fois les dépenses quasi-incompressibles (transport, pension alimentaire, dettes…) soustraites. Or, il estime que, pour permettre à une personne de se nourrir correctement, il faudrait au moins 7€ par jour et par personne.

Les ménages les plus modestes sont particulièrement exposés à l’inflation.

L’inflation atteint en 2022 des niveaux inédits depuis trente ans (6,5 % sur un an, en juin 2022). Celle sur les denrées alimentaires pourrait frôler les 12 % à la fin de l’année, selon l’Insee. Pour 2023, même si l’explosion des prix de l’énergie reste fortement absorbée par la dépense publique, la facture des particuliers va augmenter de 15 %, soit une hausse moyenne de 20 € par mois pour l’électricité et 25 € par mois pour le gaz, une moyenne qui masque des augmentations nettement supérieures pour les clients dont la facture n’est pas indexée aux tarifs réglementés.

Les aides annoncées ne sont pas à la hauteur. Les minima sociaux ont été revalorisés de 4 % en juillet 2022, en deçà de l’inflation, ce qui signifie un appauvrissement des allocataires. Pour 2023, le montant de la prime inflation variera entre 100 et 200 € en fonction des revenus des ménages.

Le Secours Catholique témoigne du combat quotidien pour garder sa dignité que représente la vie dans la grande pauvreté.

« Les choix impossibles auxquels sont confrontés les plus pauvres, particulièrement en période de crise, nécessitent de mettre en place des mesures protectrices pérennes et d’un montant suffisant pour permettre aux personnes de vivre dignement.« 

Lire le rapport complet (168 pages) – État de la pauvreté en France 2022 – Secours Catholique Caritas France, novembre 2022