Face à la flambée des prix de l’énergie, il faut bien plus qu’un bouclier tarifaire

Publié le 3 novembre 2021
Source : La Tribune, 29 octobre 2021


Un collectif d'associations demande au gouvernement de revoir sa copie !

« En l’espace de quelques semaines, la hausse sans précédent des prix du gaz, de l’électricité et des carburants a propulsé de nouveau la question du coût de l’énergie au sommet des préoccupations des Françaises et des Français. Cette nouvelle « crise » de l’énergie, qui vient s’ajouter à la très longue crise sanitaire, économique et sociale que nous venons de traverser, oblige les responsables politiques français à trouver les réactions adaptées… c’est-à-dire celles qui répondent aussi à la crise environnementale et notamment climatique !« 

Dans cette tribune, co-signée par un collectif d’associations (1), celles-ci dénoncent les récentes annonces du gouvernement sur le « bouclier tarifaire » pour faire face à la hausse vertigineuse des prix de l’énergie depuis le début de l’année : « le gouvernement se borne à faire glisser la charge financière liée à la hausse du prix du gaz jusqu’à la fin 2022, ce qui revient à glisser la poussière sous le tapis. Conduisant, par construction, à maintenir des prix élevés sur le long terme, il ne permettra ni de limiter la croissance rapide du nombre de précaires énergétiques, ni d’aider les ménages fragiles à payer des factures déjà trop élevées aujourd’hui, et qui le seront davantage demain. »

En effet, l’augmentation annoncée de 100 euros du chèque énergie ne semble pas calibrée pour faire face à la hausse des prix : les récentes estimations montrent que les factures pour certains ménages pourraient augmenter de 500 euros entre l’hiver 2021 et l’hiver 2022 !

Dans ce cadre, le collectif propose les mesures suivantes :

  • revaloriser le Chèque Énergie pour le porter à un montant minimum de 700 euros permettant aux familles d’arrêter de se priver fortement d’énergie de chauffage ;
  • que ces ménages soient prioritaires pour bénéficier d’accompagnements adaptés à la maîtrise des consommations dans leur logement, bien souvent des passoires thermiques, afin que le confort et l’efficacité énergétique y soient rapidement et durablement améliorés ;
  • faciliter l’accompagnement des ménages dans les territoires en augmentant le soutien technique et financier de l’État et des fournisseurs aux dispositifs déployés par les collectivités locales,
  • en matière de mobilité, une palette de mesures doivent être mises en œuvre : création d’une super-prime à la conversion de 7.000 euros pour les ménages les plus modestes avec un objectif de zéro reste à charge pour l’achat d’un véhicule électrique, poursuite de l’ouverture de la prime à la conversion à d’autres modes de transport, augmentation du fonds vélo à hauteur de 500 millions d’euros, renforcement des investissements en faveur du transport ferroviaire et en particulier dans les lignes du quotidien et les services de RER métropolitains, lancement d’un nouveau programme d’investissement pour soutenir le développement de l’offre de transports en commun, baisse la TVA à 5,5 % sur les transports collectifs terrestres, etc.

(1) Signataires :

Morgane Creach, directrice du Réseau Action Climat

Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre

Danyel Dubreuil, coordinateur de l’Initiative Rénovons

Jean-Pierre Goudard et Julien Robillard, co-présidents du Réseau pour la transition énergétique CLER

Véronique Devise, Présidente du Secours Catholique-Caritas France

Jean-François Maruszyczak, Délégué Général d’Emmaüs France

Françoise Thiébault, administratrice des Associations Familiales Laïques de Paris

Olivier Schneider, président de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB)

Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement

Lire l’intégralité du texte sur le site de La Tribune