Face à l’afflux des demandes MaPrimeRénov’, l’Etat rallonge le budget du dispositif

Publié le 30 juin 2021
Source : Batiactu et Le Figaro, Juin 2021


750 millions d'euros supplémantaire spour MaPrimeRénov'

Face à l’afflux des demandes d’aide MaPrimeRénov’, la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon a annoncé début juin que les 2,5 milliards d’euros prévus dans le plan de relance pour 2021-2022 pourraient être consommés d’ici à la fin de l’année. Au 1er juin 2021, ce sont en effet 300.000 dossiers qui ont été déposés depuis le début de l’année, alors que les pouvoirs publics en avaient prévu entre 400 et 500.000 sur l’ensemble du millésime. « Nous atteindrons le chiffre de 700 à 800.000 en 2021« , d’autant qu’à partir du 1er juillet, les propriétaires bailleurs viendront grossir les rangs des éligibles à Ma Prime Rénov’.

L’État a ainsi décidé de prendre en charge la montée en régime du dispositif : « D’où une rallonge budgétaire de 750 millions d’euros, amenant le budget de l’Anah à 3,4 milliards d’euros », a affirmé Thierry Repentin, président de l’Anah, lors d’un colloque de l’Agence qualité construction. Ce qui va porter l’enveloppe dédiée à MaPrimeRénov’ de 1,7 à 2,4 milliards.

Si cette hausse du budget est importante de manière absolue, elle l’est moins ramenée au nombre de dossiers : le budget de MPR augmente de 41% alors que le nombre de dossier augmenterait de 66% en moyenne. Le Figaro souligne que ramené aux 300 000 demandes supplémentaires, la hausse budgétaire équivaut à une aide de 2 300 euros par ménage (elle était de 2 700 euros il y a 2 mois et de 4 000 euros il y a un an et demi), ce qui implique de compléter par d’autres financements (certificats d’économie d’énergie, aide locales, etc.) pour permettre aux ménages de réaliser une rénovation performante, ou de s’en tenir à un seul geste de rénovation, critique souvent formulée à l’égard du dispositif. Sur ce dernier point, le président de l’Anah a d’ailleurs réagi : « Parfois, le mieux est l’ennemi du bien », estime le président de l’Anah. « Il faut aussi se poser la question de savoir ce que nos compatriotes sont en capacité de devoir assumer ? Ce que j’observe sur les quatre premiers mois de 2021, c’est que 63% des aides apportées par la prime concernent les ménages modestes et très modestes. »

Enfin, le président de l’organisme public a également précisé que deux réseaux bancaires étaient prêts à s’engager dans les « prêts avance rénovation », envisagés dans le projet de loi Climat et résilience et qui doivent permettre aux ménages modestes ou à ceux qui ont des difficultés à accéder au crédit de financer le reste à charge des travaux de rénovation énergétique de leur logement en reportant le remboursement de l’emprunt au moment de la vente du logement.