Dans les Hauts-de-France, les dépenses énergétiques du logement fragilisent près d’un ménage sur cinq

Publié le 27 mars 2020
Source : Benjamin Bour, Guillaume Braun, Julie Dufeutrelle, "Les dépenses énergétiques du logement fragilisent près d’un ménage sur cinq", Insee Analyses Hauts-de-France, N° 103, Novembre 2019


La vulnérabilité énergétique dans les Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, près d’un ménage sur cinq est en situation de vulnérabilité énergétique* (contre 15 % en France de province). La région est la troisième région de France la plus touchée. Cette surexposition s’explique par le bas niveau de revenus, les caractéristiques du parc de logement et le climat plus rigoureux de la région. Les ménages aux revenus les plus modestes, notamment les personnes âgées ainsi que les familles monoparentales, sont les plus exposées.

Dans les zones urbaines, la vulnérabilité est moins présente, mais touche un volume important de ménages. Elle concerne en premier lieu les ménages ayant de faibles revenus, alors même que leur logement est souvent moins coûteux à chauffer en raison de leur petite taille. Ainsi, parmi les 370 900 ménages des Hauts-de-France vivant sous le seuil de pauvreté, 54 % sont vulnérables énergétiquement, c’est-à-dire qu’ils consacrent plus de 8 % de leur revenu aux dépenses énergétiques de leur logement. Parmi les 10 % les plus pauvres, près des trois quarts sont vulnérables. À l’opposé, parmi les 30 % des foyers les plus aisés, cette vulnérabilité tombe à moins de 1 %.

Hors des espaces urbains, la vulnérabilité est liée à des logements plus grands, plus anciens et donc plus énergivores. Certains territoires situés à l’est de la région cumulent précarité monétaire et dépenses énergétiques importantes. La part de ménages vulnérables y atteint parfois  35 %.

* Définition et méthodologie : Un ménage est en situation de vulnérabilité énergétique si son taux d’effort énergétique (part des dépenses en énergie dans le revenu du ménage) est supérieur à un certain seuil. Celui-ci correspond au double de la médiane des taux d’effort observés en France métropolitaine, soit 8,2 %. Dans le cadre de la présente étude, seules les dépenses énergétiques liées au chauffage et à l’eau chaude sanitaire des logements des ménages sont prises en compte. Faute de sources de données exploitables, d’autres dépenses énergétiques, comme celles liées aux déplacements notamment domicile-travail, ne sont en effet pas mesurées.

Consulter la publication sur le site de l’Insee.