Où se trouvent les passoires thermiques en France ?

Publié le 12 décembre 2022
Source : Franceinfo, Novembre 2022


Sur la base du travail de Yassine Abdelouadoud, chercheur indépendant spécialisé dans la transition énergétique, Franceinfo a établi une cartographie des logements classés F ou G sur l’hexagone. En corrigeant les données de l’Ademe qui recense tous les DPE réalisés en France, ce travail a montré l’existence d’un peu plus de 7 millions de passoires énergétiques parmi les résidences principales, contre 5,2 millions d’après l’Observatoire national de la rénovation énergétique, et fournit des données locales pour savoir où se trouvent précisément les passoires thermiques.

La cartographie qui s’en suit montre la part des passoires énergétiques par communauté de communes, avec notamment un taux plus fort de passoires thermiques dans le centre de la France,  avec plus d’un logement sur trois concerné dans bon nombre d’intercommunalités, et également dans une partie du nord et du nord-est du pays.

De manière plus opérationnelle, il est possible, depuis l’article de franceinfo, de saisir le nom d’une commune afin de trouver les données d’une intercommunalité.

Le média revient par ailleurs sur les caractéristiques de ces passoires thermiques :

  • Des logements anciens : Les passoires thermiques sont surreprésentées dans les logements datant d’avant 1945, qui pèsent plus d’un tiers du parc de logements français. Les logements datant d’avant la première réglementation thermique de 1975 et qui n’ont pas fait l’objet d’une rénovation énergétique ambitieuse s’avèrent énergivores.
  • Un tiers des logements de moins de 30 m2 sont des passoires thermiques : les logements les plus petits possèdent l’efficacité énergétique la plus faible puisque le DPE calcule la consommation énergétique par mètre carré. A nombre d’occupant égal dans un logement, la part de consommation d’énergie liée à l’usage de ces occupants (comme l’eau chaude par exemple) sera ramenée à la superficie : un logement plus petit affichera donc une consommation au mètre carré plus grande.
  • Des logements plus énergivores en zones rurales et dans les grandes villes : plus de 30% des logements en zone rurale datent d’avant 1945 et ont donc plus de risques d’être des passoires thermiques. Les grandes villes comptent également un peu plus de bâtiments construits avant 1945 que la moyenne nationale (26% contre 22%). A cela s’ajoute le problème de la petite taille des logements, que les propriétaires ne font souvent pas rénover afin de ne pas perdre de surface.
  • Les HLM sont mieux isolés que la moyenne : 17,2% des logements sociaux sont des passoires thermiques selon l’étude, contre 25,6% par des locataires privés. Du côté des propriétaires, le taux de logements classés F ou G monte à 26,8%. Le caractère moins énergivore du parc social s’explique par sa composition de bâtiments plus récents que les logements privés et d’une logique de gestion à long terme du patrimoine qui implique des programmes de rénovation plus fréquents sur ce parc.
  • Les communes les plus riches comptent moins de passoires thermiques : une des pistes évoquées est la plus grande capacité des propriétaires de communes riches à réaliser des travaux de rénovation.
  • Les logements chauffés à l’électricité et au fioul sont davantage concernés, avec près d’un tiers de ces logements qui sont classés F ou G : cela peut s’expliquer par le fait que les logements au fioul sont souvent plus anciens (et donc moins performants de prime abord) et que l’électricité est moins favorisée dans le calcul du DPE.

Consulter l’article de franceinfo « Crise énergétique : où se trouvent les passoires thermiques en France ? ».