Vague de chaleur en France : on reparle de la précarité énergétique d’été

Publié le 30 juin 2022
Source : Science et vie, Juin 2022


Précarité énergétique d'été

Immersion dans le quotidien de Christian qui nous livre un témoignage bouleversant des conditions de vie insoutenables qu’il endure dans son logement, une passoire thermique parisienne, devenue fournaise à l’occasion la vague de chaleur qui a frappé la France mi-juin.

Une mise en exergue poignante de la précarité énergétique d’été qui replace ce phénomène dans le champ des sujets de préoccupation. Car autant la précarité énergétique d’hiver est un sujet connu, autant son pendant estival fait encore (trop) peu parler de lui…

Et pour cause : la précarité énergétique d’été est peu documentée. Il existe peu de données sur ce phénomène (les dernières données officielles pour l’Union Européenne remontent à 2012).

L’action publique commence tout juste à inclure l’adaptation des logements à la chaleur dans les constructions neuves, contrainte par la nouvelle règlementation RE2020 imposant de considérer le confort d’été.

En outre, la précarité énergétique est souvent traitée dans les rénovations énergétiques pour faire face au « trop froid » l’hiver. En effet, un logement bien isolé pour le froid l’est aussi pour le chaud. Le sujet n’émerge donc pas souvent en tant que tel, la vedette lui étant volé par le froid, ce qui ne facilite pas sa prise en compte.

Et pourtant, la problématique du « confort d’été » va concerner de plus en plus de personnes, et notamment les plus pauvres, avec l’augmentation prévue des vagues de chaleur.

Enfin, en matière de chaleur, l’action sur le logement seul ne suffit pas. C’est aussi l’urbanisme qu’il faut repenser pour éviter les ilots de chaleur urbains. Les pics de chaleur vont être particulièrement difficiles à vivre en ville, dans les quartiers peu végétalisés. Or ce sont souvent les quartiers populaires dans lesquels les logements sont surpeuplés, moins bien isolés, et dans lesquels les habitants sont les plus modestes et ont le moins d’argent pour climatiser si nécessaire.

On sent poindre la spirale infernale liée à la précarité énergétique d’été : le recours à des appareils de climatisation est très consommateur d’énergie, et les appareils les moins chers sont les plus consommateurs d’énergie. Pour les ménages modestes, un piège écologique et économique, en pleine flambée des prix, se dessine à l’horizon.

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