Qui sont les ménages locataires du parc privé en précarité énergétique ? – Étude thématique ONPE

Publié le 6 novembre 2019
Source : ONPE, Novembre 2019


L’étude « Qui sont les ménages locataires du parc privé en précarité énergétique ? » s’intègre dans une série de 4 études thématiques[1], dont l’objectif est de mieux caractériser les ménages en situation de précarité énergétique, du point de vue socio-économique, et en lien avec le logement qu’ils habitent.

La présente étude concerne le parc privé de locations français, à savoir 5,8 millions de logements (22% des logements français), parmi lesquels 3,9 millions sont des appartements (15% du parc français) et 1,9 millions sont des maisons individuelles (soit 7% du parc français).

Elle met en lumière que 26% des ménages locataires du parc privé sont en situation de précarité énergétique (25% dans les appartements et 28% dans les maisons individuelles), ce qui  représente 1,5 millions de ménages, soit 31% de la population en précarité énergétique. Par comparaison, le taux de ménages en précarité énergétique dans le parc social est de 36%.

L’étude dresse alors le profil des ménages précaires énergétiques dans le parc locatif privé, en comparaison de l’ensemble des ménages locataires du parc privé :

Caractéristiques socio-économiques des ménages 

  • Des revenus faibles : Les ménages précaires énergétiques appartiennent quasi exclusivement aux trois premiers déciles de revenus par unité de consommation, et ont un revenu brut moyen 2 à 2,65 fois plus faible que l’ensemble des locataires du parc privé. Les ménages du premier décile sont notamment surreprésentés.
  • L’absence d’emploi : les ménages dont la personne de référence est au chômage ou avec une occupation principale « autre » (invalidité, handicap, femme ou homme foyer…) sont davantage représentés.
  • Des dépenses énergétiques plus élevées en moyenne que celles observées pour l’ensemble des locataires du parc privé (jusqu’à 1 769 €/logement/an contre 1 208 €/logement/an pour l’ensemble des locataires du parc privé), probablement en raison d’une qualité médiocre de l’état des logements.
  • Des personnes isolées : les personnes seules sans enfant sont surreprésentées chez les ménages en précarité énergétique dans le locatif privé.

Caractéristiques des logements

  • La localisation géographique : les logements des ménages en précarité énergétique  se situent notamment dans le Nord-Est de la France et le littoral méditerranéen, et dans des aires urbaines de moins de 200 000 habitants.
  • En habitat collectif : la majorité des ménages en précarité énergétique locataires du parc privé habitent un appartement (entre 61 et 68% selon l’indicateur retenu).
  • Des logements anciens : deux tiers des ménages en précarité énergétique occupent des logements construits avant 1974, alors qu’ils ne constituent que 63% du parc locatif privé.
  • Les logements plus dégradés: les anomalies associées à la qualité du bâtiment (signes d’humidité sur les murs, fenêtres laissant anormalement passer l’air, logement hors norme, insalubre ou dangereux etc.) sont deux fois plus fréquentes chez les ménages en précarité énergétique du parc locatif privé que chez l’ensemble des ménages des locations privées. Ceci témoigne de logements mal isolés et peut s’expliquer entre autres par les propriétaires bailleurs peu enclins à rénover leurs biens locatifs.
  • Le chauffage électrique : les logements chauffés individuellement sont surreprésentés chez les précaires énergétiques, par rapport à l’ensemble des locataires du parc privé. Le chauffage électrique  est surreprésenté  chez les ménages locataires du parc privé (48% contre 31% en moyenne en France), et encore plus chez les ménages locataires du parc privé en précarité énergétique (entre 35% et 50%).

Caractéristiques des ménages dans leur logement

  • L’occupation du logement : ces ménages occupent pour des durées plus longues leur logement, en comparaison à la l’ensemble des ménages en location privée (51% à 55% des ménages précaires énergétiques n’occupent pas leur logement pendant moins de 3h par jour, contre 37% des ménages en locations privées).
  • Le froid : 28% à 96% (selon l’indicateur retenu) des ménages précaires énergétiques déclarent avoir eu un problème lié au froid dans le logement au cours de l’hiver 2012 (contre 22% pour l’ensemble des ménages en location privée).
  • La difficulté à régler les charges : 24% à 36% (selon l’indicateur retenu) d’entre eux déclarent avoir eu des difficultés à payer le loyer ou les charges au cours des 24 mois précédant l’enquête (contre 15% chez les ménages en location privée). La proportion de ménages en situation d’impayés ou de charges est 2 à 3 fois plus importantes chez les ménages précaires énergétiques que pour l’ensemble des ménages locataires du parc privé.

[1] Les 3 autres études concernent : Les ménages dans les territoires d’Outre Mer, les locataires du parc social en métropole, les locataires et propriétaires des appartements en immeubles collectifs en métropole.

Rapport

Synthèse

Qui sont les ménages locataires du parc privé en précarité énergétique ? – Étude thématique ONPE